Where are you? => In Nobody Land

Vous ne trouverez en ce lieu que délires et idées sensées, à vous de faire le tri.
Croire que vous sortirez d’ici enrichis n’est pas une erreur hors matériellement parlant
Vous êtes dans un morceau d’éternité dédié à ce que nous sommes
: RIEN

Ici veut se reposer the Men at Work

Vous qui passez pour me voir
Ou
Peut être me dire bonsoir
Ou
Bonjour même le soir

Je me ferai un devoir
A
Répondre sans sursoir
A
Votre quête du Savoir

Qui suis-je?.........................................Moi
D'où vient le vent?.............................Ca dépend
Qui a-t-il après l'infini?.....................Rien
Qui a-t-il eu avant le Big Bang?.......Nous

vendredi 20 avril 2012

Race, Racisme, Raciste…

Loin de moi l’intention de reprendre à mon compte l’idée d'une « Chronique de la haine ordinaire » du défunt Pierre Desproges, qui cependant hante souvent ma longue nuit.
Je veux plutôt m’insurger ici contre ce racisme sournois, poison qui s’insinue petit à petit dans les veines de la société Française toutes origines et âges confondus, distillé le plus souvent par ces élites qui nous gouvernent tentant de faire oublier des bilans ou des lendemains catastrophiques.
Se foutre de la gueule de l’autre permet de ne pas s’apitoyer sur son sort mais ce n’est aussi qu’utiliser le racisme ordinaire comme exutoire à son propre malheur.
Et comme chacun le sait le malheur des uns ne fait pas obligatoirement le bonheur des autres.
Bon, trèfle de tergiversations et entrons si vous le voulez bien dans le vif du sujet.
Campons l’histoire dans son décor et laissons-la reprendre le fil de son déroulement depuis son début en ce petit matin de printemps.
Comme d’autres matins de ce monde que j’ai quitté, je sors de mon cercueil avec à l’esprit le petit voyage que j’ai entrepris de faire afin de migrer de ces lieux ensoleillés qui ne me vont pas au teint vers cette France profonde plus accueillante, parait-il, que son équivalence des villes envahies par les touristes (qui se plaignent d’un racisme anti « Etrangers » dans son terme le plus large montré par les Français dans leur soit disant notion d’accueil).
Fort d’avoir toujours mon permis de conduire et ce depuis belle lurette (on ne vous le retire pas le jour de l’enterrement) j’ai préparé mon véhicule préféré : un corbillard que j’ai débarrassé de ses attributs religieux (signe de mon ouverture d’esprit face aux racismes religieux de tous horizons).
Oui bien sûr, du haut de votre esprit cartésien vous allez me rétorquer qu’il est inconcevable qu’un squelette puisse conduire un véhicule, ce en quoi vous montrez bien les premiers signe du raciste qui se cache déjà en vous.
Je charge comme seul bagage : mon cercueil,  et prends la route.
Avant de quitter mon lieu de résidence je dois traverser une zone de bâtiments situés comme d’habitude au nord de la cité (signe d’un racisme culturel généralisé). Mon intrusion ne passe pas inaperçue des yeux des « Chouffes », comme disent les djeunn’s (terme à consonance raciste anti jeunes utilisé par les adultes « branchés »),  habitués à veiller sur le petit commerce local. Mais autant la vue d’une voiture pie ou de pompiers les fait mal réagir (la lumière et la couleur rouge je présume) autant la vue d’un corbillard ne les émeut pas plus que cela, la mort ils connaissent. La casquette, la veste au col relevé et les lunettes noires que je porte me font presque ressembler à l’image autorisée de la faune éclectique autant que colorée qui hante ces lieux (ce qui n’est nullement du racisme racial de ma part mais un fait, et même si c’est un certain racisme social qui a rassemblé en un même lieu l’image d’une misère que les nantis ne veulent pas voir). Nul ne cherche donc à gêner mon passage. Seuls quelques quolibets sur la blancheur de mon teint peu en accord avec les couleurs locales fusent par endroits. (Car oui le racisme anti blancs existe aussi)
Poursuivant ma route j’arrive à un croisement occupé par la maréchaussée occupée à vérifier s’ils peuvent cravater ceux qui ne portent pas la ceinture ce qui est mon cas. Il m’est demandé de bien vouloir me garer et se présente alors à ma porte un jeune représentant de l’ordre fort de son autorité accompagné de son ainé qui veille à son éducation.
« Vos papiers ! » m’intime le premier qui n’a pas encore appris le langage plus fleuri du type « Veuillez me présenter les documents afférents à la conduite du véhicule » qui nous fait tant rire (signe d’un racisme anti flics assez répandu). J’obtempère d’autant plus facilement que mon véhicule n’a jamais été équipé de ce genre de gadgets vu son âge (et je dois avouer que le fait qu’il n’en a pas ne me fait pas courir un risque supplémentaire vu mon état). Le gars regarde ma photo (d’un temps où j’étais heureusement pas mal maigre (racisme anti gros)) et me jette un coup d’œil rapide montrant à quel point la vue de quelqu’un de « différent » est gênante pour ceux qui se considère comme « Normaux » (signe d’un racisme au faciès).
N’aillant rien à reprocher à mon véhicule (bien que sa couleur noire réveille en lui un sentiment indéfini) et aucune consigne visant à arrêter ceux ayant une tête ne lui revenant pas (consigne courante s’il en est) il me tend mes papiers, que je saisie de mes mains gantées, et me dit de circuler, ce que je fais sans attendre.
Arrivant enfin à destination face à la petite maison que j’ai louée et qui se trouve en bordure de forêt juste à côté d’une grande masure qui a dû connaitre des temps meilleurs, j’ai le plaisir de voir la propriétaire des lieux, une petite vieille à priori charmante (début de racisme générationnel), me faire signe de me garer. « Je vous attendais afin de vous donner les clés et vous faire visiter » me chuchote-t-elle cherchant à me distinguer derrière ses grosses lunettes avec ses yeux fatigués (mais là je fais signe d’un racisme anti vieux mal venu de ma part). Faisant le tour du propriétaire elle me dit combien elle est contente d’avoir de la compagnie et qu’à son âge c’est un vrai plaisir de pouvoir encore parler avec des gens en attendant la mort qu’elle sait proche et où elle ne pourra plus s’exprimer (ce qui est un signe de racisme anti mort dénigrant notre droit à une vie qui n’en est plus une mais qui est un fait).
Voilà donc comment un simple voyage m’a permis de côtoyer des racismes différents mais au combien présents.
Je sais, vous vous dites tous « Moi raciste ? Pensez-vous ! » Et pourtant revenez sur les pensées fugaces qui ont traversées votre esprit durant la lecture de cette histoire et ayez la franchise de reconnaitre qu’à certains moments vous avez retrouvé des réactions que vous avez déjà eu…
Le racisme est comme un verbe que l’on conjugue au présent, passé, futur voir conditionnel. Il a bien des formes et le fait même de ressembler à un verbe implique de parler de groupes (ce qui est un racisme linguistique).

samedi 7 avril 2012

FIN...

Je m’appelle Jean Charles Christophe Montverneuil, dernier du nom, et j’ai 66 ans
C’est dans ce coin de terre oublié des hommes que j’ai fait la connaissance de celle qui allait devenir mon épouse.
Nos métiers liés à l’étude de l’évolution du climat et ses conséquences sur notre environnement nous ont permis d’appréhender avant les autres combien fragile était notre devenir et de par là même, nous ont rapproché.
Notre univers s’est limité à la maison et à l’observatoire atmosphérique le jouxtant.
Nous avons toujours vécu ici et avons eu 3 beaux enfants qui nous ont donné 7 merveilleux petits enfants dont le plus grand aurait dû fêter cette année ses 12 ans.
Tout ce petit monde a petit à petit quitté la maison pour aller faire sa vie dans des endroits moins reculés que cette pointe de terre isolée au bord de l’océan.
Ma femme nous a quitté il y a de cela 12 ans après 21 ans de mariage sans nuages. Quelque part cela a été un bien car elle n’aurait pas aimé ce qui s’est passé depuis.
Après le départ du dernier habitant du petit port de pêche situé dans l’anse voisine du à la raréfaction progressive des poissons, mes plus proches voisins n’ont été depuis des années que les colonies de goélands nichant dans les falaises surplombant les déferlantes grignotant petit à petit leur habitat. Ce matin les derniers couples ayant réussi à trouver leur nourriture dans cet océan de plus en plus vide, ont quitté leurs nids et se sont enfoncés dans les terres inhospitalières qui m’entourent. Choix étonnant quand on sait ce qui les attend.
Voilà plusieurs mois que le silence s’est installé sur cet horizon terrestre qui a rougeoyé et grondé avant de ne laisser persister qu’une lueur orangée donnant une couleur bleutée aux quelques points de verdure accrochés à cette terre craquelée et surchauffée.
La terre s’est pourtant bien défendue contre notre présence et toutes les pollutions l’accompagnant qui l’ont peu à peu recouverte et fait disparaitre le soleil la plupart du temps. Elle a émis des signaux d’alarme avec des changements de climat et les cataclysmes les accompagnant qui ont tué des millions de personnes partout dans le monde, mais elle a dû abdiquer quand ils ont décidé d’utiliser des armes non maitrisées pour s’approprier, ou soit disant protéger, les rares réserves d’eaux potables encore disponibles entourées de terres non brûlées par une utilisation intensive de produits divers.
Pendant quelques temps j’ai encore réussi à capter des voix de plus en plus inaudibles mais qui ont fini par s’éteindre, ne laissant sur les ondes qu’un long sifflement monotone jusqu’à ce que je tourne le bouton…
Assis dans mon rocking-chair sur le perron de ma maison, je regarde cet horizon vide et ce ciel noir masquant en grande partie la crique qu’elle surplombe.
La mer s’est retirée il y a de cela quelques heures.
Un léger vent humide et froid me fait frissonner et m’incite à rentrer, tel l’escargot sentant le danger approcher.
Je n’allume pas et de toute façon je ne pense pas qu’il reste du courant dans les batteries que n’ont pas pu recharger les panneaux solaires depuis trop longtemps.
Le miroir me retourne une image d’un être émacié, mal rasé, mal coiffé, à la propreté douteuse, dont le corps flotte dans un manteau devenu trop grand pour lui et que j’ai bien du mal à reconnaitre comme étant moi.
Mon regard glisse ensuite sur le calendrier: on est le 21 décembre 2112, il est 21h10 et dans 2mn la vague viendra finir de nettoyer ce grain de poussière restant de ce que fut l’humanité.
C’est l’heure du grand ménage, de la remise à zéro de millions d’années d’évolution, sans certitude que notre absence permettra à la nature de se reconstituer tant les traces de notre passage paraissent indélébiles
Je m’approche du réfrigérateur, prend le feutre qui pend au bout de sa ficelle, enlève le bouchon et écrit sur l’ardoise listant ce qu'il me reste à faire le mot… FIN

vendredi 6 avril 2012

Ulysse

Venez donc que je vous narre l’histoire d’une quête que le destin cherche à contrarier mais que le courage et la ténacité de son héros permet de mener à son terme.
Cette nuit Ulysse a décidé de partir de par le vaste monde pour chercher sa Pénélope.
Il commence par faire sa toilette avec soin afin de présenter la meilleure image possible de lui.
Suit un petit déjeuner copieux à base de laitages lui amenant les vitamines dont il sait qu’il va avoir besoin dans son périple.
Un dernier coup d’œil en passant devant le miroir qui lui retourne l’image de ses muscles qui jouent librement sous sa peau et sont mis en valeur par sa démarche assurée.
Il quitte à présent le toit qui l’a vu naitre. C’est le petit jour, cette heure que d’aucuns qualifient de potron-minet ou toutes les lumières ne se sont pas encore éteintes mais qui voit poindre les premières lueurs du jour.
A peine a-t-il le temps de constater que l’air du matin est porteur de senteurs suaves mélange de l’humidité de la rosée exaltant le parfum de la terre et de l’herbe sur laquelle il marche en longeant ce chemin qu’il a décidé de suivre, qu’un bruit attire son attention. Un bruit sourd se rapproche rapidement, un halo de lumière se déplace dans sa direction et bientôt cet œil unique capte toute son attention et  tout son être hésite entre la fuite et l’affrontement. C’est quand le monstre n’est plus qu’à quelques mètres et que tout entier son corps n’est plus qu’une boule de nerf qu’un saut désespéré devant l’attaquant déstabilise ce dernier, qui n’avait pas prêté attention à lui jusqu’alors, et l’envoie se fracasser contre un arbre qui évite à Ulysse de devoir affronter un deuxième assaut.
Il ne prend pas la peine de voir l’état de ce cyclope qui a voulu lui barrer le chemin menant à sa dulcinée qui, il le sait, l’attend là-bas quelque part dans le lointain.
Il reprend sa route le long du chemin et bientôt arrive devant une étendue d’eau.
Que faire ?
La contourner lui fera perdre de nombreux jours, la traverser en nageant n’est absolument pas envisageable, reste à trouver un autre moyen. Le chemin semble plonger dans l’eau comme si celle-ci en était une continuation normale. La chance est avec lui car comme se présente lentement derrière lui une forme trainant une charrette, une autre arrive fendant l’écume pour venir s’échouer face au chemin. Sur son flanc est écrit son nom "Le Circé". Rapidement il se glisse dans la charrette qui elle-même avance jusqu’à être sur l’eau dont il sent le clapot alors même qu’ils n’ont pas encore quitté le bord. Passe un moment et d’autres formes viennent rejoindre celle qui l’a accueilli et bientôt une trépidation bruyante et un frémissement caractéristique annoncent le départ. Tout n’est qu’enchantement pour lui qui n’a jamais voyagé. A son grand plaisir il trouve un sac empli de victuailles et autres sucreries et ne se fait pas prier pour en goûter tant qu’il lui en plait. Quelque part une musique égrène ses notes et des paroles parviennent à ses oreilles lui susurrant : « Va, va ! N’écoute pas les voix. Va, va ! Pénélope attend là-bas », ou du moins c’est ce qu’il croit comprendre. Et puis, soudain, un grand choc, un grand bruit, des êtres affolés qui courent partout et dont certains sautent à l’eau. L’ensemble sur lequel il comptait pour traverser s’enfonce rapidement et il n’a que le temps de sauter sur un objet qui flotte que déjà il est emporté au milieu de formes qui crient et cherchent à attraper son frêle esquif quitte à le faire couler avec. La chance, à nouveau, est avec lui car le courant l’éloigne rapidement de ces voix qui lui veulent du mal et finit pas l’échouer sur un bout de terre inconnue.
Il entend alors une douce voix et s’approchant n’arrive pas à en croire ses yeux car l’être qui se présente à lui est le plus merveilleux qui lui a jamais été donné de voir et les sons qui arrivent à ses oreilles sont pure félicité. S’approchant il se présente et conte son aventure afin de se présenter. L’accueil qu’il reçoit alors lui fait comprendre qu’il a trouvé sa Pénélope et son seul souhait est que les aventures terribles qu’il a vécues ne soient rapidement plus qu’un mauvais souvenir.
Bien sûr vous vous dites à présent que mon histoire est quand même loin de l’Odyssée et que ce n’en est qu’une pâle imitation et qu'en plus tout est mélangé et le cours de l’Histoire que vous connaissez complètement inversé.
Bien sûr il est facile de se moquer des mésaventures d’Ulysse, mais cependant il faut quand même savoir, mais vous l’aviez deviné, qu’Ulysse n’est pas un héros comme les autres puisque Ulysse n’est qu’un chat et qu’un chat se fout de L’Histoire…